Tokyo est une ville immense, ultra-connectée et fascinante. S’y déplacer peut dérouter au premier abord. Entre les multiples lignes de métro, les trains de différentes compagnies, les cartes de transport comme la Suica et les règles de savoir-vivre propres au Japon, il est facile de s’y perdre. Voici un guide clair pour comprendre comment se déplacer à Tokyo, que vous veniez pour quelques jours ou pour plusieurs mois en PVT au Japon.

Comprendre les transports à Tokyo : métro, JR, compagnies privées

Le réseau tokyoïte est l’un des plus denses et efficaces au monde. Il se compose de plusieurs types de transport :

• Le métro de Tokyo est géré par deux compagnies principales : Tokyo Metro et Toei Subway. Elles couvrent une grande partie du centre-ville.
• Les lignes JR (Japan Railways) comme la célèbre Yamanote Line (la boucle verte) sont très pratiques pour rejoindre les grands hubs (Shinjuku, Shibuya, Ueno, Ikebukuro…).
• Les compagnies privées (Odakyu, Keio, Seibu, Tokyu…) desservent les zones résidentielles autour de Tokyo. Pratique si vous vivez un peu en dehors de la ville.

Conseil : Une station peut être desservie par plusieurs compagnies. Vérifiez bien les logos affichés (Toei, Metro, JR…) pour prendre la bonne ligne.

Carte Suica ou Pasmo : vos alliées du quotidien pour se déplacer à Tokyo

Lorsqu’on commence à se déplacer à Tokyo, l’un des premiers réflexes à adopter est d’utiliser une carte de transport. Les deux principales options sont la Suica et la Pasmo. Ces cartes prépayées permettent de voyager facilement dans les trains, métros et bus de la capitale. Mais aussi dans de nombreuses autres villes du Japon. Elles permettent également de payer dans certains konbini ou cafés.

La principale différence entre les deux cartes réside dans l’organisme qui les gère. La Suica est émise par la compagnie JR East (Japan Railways), alors que la Pasmo est gérée par les compagnies privées de métro et de bus, comme Tokyo Metro ou Toei. En pratique, cela ne change pas grand-chose pour l’utilisateur. Les deux cartes sont compatibles avec la grande majorité des transports à Tokyo et même au-delà, dans tout le Japon, grâce au système interopérable des IC cards.

Suica sur iPhone : comment dématérialiser sa carte

En raison d’une pénurie de puces électroniques, il est actuellement difficile de se procurer une carte Suica ou Pasmo physique dans certaines gares. Heureusement, si vous possédez un iPhone 8 ou ultérieur, il est possible d’utiliser une Suica dématérialisée directement depuis votre application Wallet.

La procédure est simple. Il suffit d’ouvrir l’application Apple Wallet, de cliquer sur le “+”, puis de sélectionner “Suica” dans les options. Si la carte n’apparaît pas, pensez à changer temporairement la région de votre iPhone dans les réglages, en choisissant “Japon”. Vous pourrez alors créer une carte virtuelle ou transférer une carte existante.

Une fois ajoutée, la Suica virtuelle peut être rechargée depuis votre iPhone via Apple Pay, avec une carte bancaire compatible. Et pour valider votre passage aux portiques, il n’est même pas nécessaire d’ouvrir l’application : il suffit d’approcher votre téléphone, exactement comme avec une carte physique. C’est une solution idéale pour se déplacer à Tokyo sans contrainte, en particulier pour les longs séjours comme un PVT.

Se déplacer à Tokyo : Les différences culturelles à connaître dans les transports

Se déplacer à Tokyo, c’est bien plus que prendre un train ou un métro. C’est aussi adopter un ensemble de codes sociaux implicites qui régissent les comportements dans les transports en commun. Ces règles, parfois non dites, font partie intégrante de la culture japonaise et contribuent à l’efficacité et à la sérénité du système. Pour un nouvel arrivant, les connaître permet de s’intégrer avec respect dès les premiers trajets.

Le silence est roi

La première chose que l’on remarque, c’est le silence. Dans les trains tokyoïtes, on évite de téléphoner, de parler fort ou d’écouter de la musique sans écouteurs. Même les conversations entre amis ou couples sont souvent feutrées. Ce calme ambiant peut surprendre au début, mais devient vite un vrai confort lorsqu’on voyage quotidiennement.

L’art de faire la queue

Autre particularité marquante : l’ordre et la discipline dans les files d’attente. Devant chaque rame, des lignes au sol indiquent où se positionner. On attend que tous les passagers soient descendus avant de monter, sans précipitation. Ce système fonctionne grâce à une règle tacite : patience et respect mutuel, même aux heures de pointe. À noter que le sens de la file peut varier d’une station à l’autre (gauche ou droite).

Sièges prioritaires

Les sièges prioritaires, souvent signalés par une couleur différente, sont strictement respectés. Même lorsqu’ils sont vides, peu de Japonais oseront s’y asseoir par défaut. Ces places sont réservées aux personnes âgées, aux femmes enceintes, aux personnes en situation de handicap ou accompagnées d’enfants en bas âge. En tant qu’étranger, mieux vaut éviter de s’y installer, sauf nécessité réelle.

On évite de manger ou boire

La nourriture et les boissons sont aussi proscrites dans la plupart des transports. Si une petite gorgée d’eau est tolérée, on évitera de manger, même un snack discret. Ce n’est pas une question de propreté uniquement, mais surtout de respect pour les autres passagers. Il existe bien sûr des exceptions dans certains trains longue distance comme les Shinkansen, où l’on peut manger un bento à sa place.

Le sac à dos porté à l’avant

Dans les wagons bondés, il est d’usage de retirer son sac à dos pour le porter devant soi ou le poser à ses pieds. Ce geste simple évite de heurter les autres passagers et montre que l’on prend conscience de l’espace collectif. Se déplacer à Tokyo, c’est apprendre à minimiser son impact dans un environnement très fréquenté.

Mes trajets quotidiens : l’expérience d’une PVTiste à Tokyo

En vivant à Shinjuku, mes trajets sont simples. Je me sers de la ligne Oedo ou de la Yamanote pour me déplacer le week-end. Et grâce à Google Maps, je sais à la minute près quand monter à bord.

La Suica sur téléphone m’a changé la vie : plus besoin de chercher ma carte au fond du sac ou de m’inquiéter de la recharge avant de prendre le train. C’est tellement pratique ! Le soir, je rentre souvent à pied pour éviter la cohue de la gare. Cela fait aussi partie de la vie à Tokyo : trouver son propre équilibre dans le chaos organisé.

Se déplacer à Tokyo peut sembler intimidant au début mais avec une Suica, les bonnes applis et un peu d’observation des usages locaux, on s’adapte vite. Que vous soyez touriste ou en début de PVT, comprendre le fonctionnement du réseau et adopter les bons réflexes rend le quotidien bien plus fluide. C’est même une excellente porte d’entrée dans la culture japonaise.

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Photo de couverture : Photo de Nikolay Likomanov sur Unsplash