“Il y a autant de façons de vivre son PVT que de participants au PVT”
Valérie Lafayette a passé un an en PVT au Canada à Vancouver. Son expérience est relatée dans un ouvrage (disponible sur Amazon), où elle partage un récit riche en aventures, difficultés et réflexions personnelles. Elle résume parfaitement son expérience en soulignant : “il y a autant de façons de vivre son PVT que de participants au PVT”.
Pourquoi avoir choisi le Canada comme destination pour votre Visa Vacances Travail ? Et pourquoi Vancouver en particulier ?
Je me suis lancée dans l’aventure du PVT pour suivre mon fiancé, qui rêvait de grands espaces et de nature en Amérique du Nord. Le permis vacances-travail était l’opportunité parfaite pour concrétiser ce rêve.
Il préférait un environnement anglophone, tandis que moi, je redoutais le froid. Vancouver est alors apparue comme le choix idéal.
Comme je l’expose dans le livre, Vancouver est réputée pour son secteur cinématographique, un domaine qui m’intéresse beaucoup. J’ai donc décidé de m’inscrire dans une école d’art dramatique pour apprendre à jouer devant une caméra. Depuis, j’ai décroché quatre agents et participé à des productions hollywoodiennes majeures !
Comment décririez-vous la qualité de vie sur place ?
La qualité de vie à Vancouver est excellente grâce à son cadre naturel exceptionnel : l’océan, les montagnes, et les magnifiques randonnées accessibles en transport en commun. La ville est agréable et à taille humaine (je viens de Paris), les habitants y sont détendus, le climat est doux, et il ne fait jamais vraiment froid… Cependant, le coût de la vie est un inconvénient majeur. Vancouver est l’une des villes les plus chères d’Amérique du Nord, avec des loyers élevés et des salaires relativement bas.
Les différences culturelles sont également notables ! En France, on trouve des fromages délicieux, mais j’ai eu du mal à en trouver un bon ici. Le pain, lui aussi, est loin des standards français. Les musées, les expositions et les pièces de théâtre sont moins nombreux comparés à l’Europe. En général, les habitants de Vancouver sont sympathiques et ouverts, bien que leur légèreté et leur humeur positive soient assez différentes de ce que je connaissais. Ces aspects sont détaillés dans le livre.
Pourquoi pensez-vous que le Canada attire autant de monde ?
Il semble que le Canada véhicule une image de facilité et de possibilités infinies. Cependant, c’est une vision qui peut être trompeuse. Vancouver, en particulier, est très compétitive. Les recruteurs canadiens préfèrent souvent les locaux aux étrangers et sont parfois sceptiques envers le visa vacances travail, perçu comme moins sérieux ou trop court (d’où l’importance de notre job assistance).
Les Vancouvérois nous rappellent notre accent, même si le mien est modéré. Avec une forte immigration en Colombie-Britannique, il est plus difficile de se faire une place, malgré la beauté de la région.
On trouve facilement des emplois dans la restauration et les services à la clientèle, mais ce sont généralement des « petits boulots ». Il est facile de se faire embaucher, mais aussi d’être licencié rapidement !
Pour ma part, j’ai rencontré des difficultés à trouver un emploi stable et bien rémunéré. Mon visa était parfois considéré comme trop court, je pouvais être trop qualifiée, ou un Canadien était préféré. Il est difficile de vivre confortablement avec un petit boulot, surtout lorsque les activités culturelles sont limitées et coûteuses.
Le but du PVT est de voyager tout en travaillant. Avez-vous réussi à équilibrer ces deux aspects ?
Avec un petit emploi, il est difficile de prétendre à des vacances. Il faut se consacrer à son travail, ce qui limite les opportunités de voyage. Au Canada, les salariés bénéficient de seulement 2 semaines de congés annuels, ce qui complique les déplacements. Les distances sont énormes, donc même un week-end à Seattle implique une longue attente à la frontière !
Il est vrai que chaque personne vit son PVT de manière unique, et pour moi, l’objectif n’était pas de voyager à travers le Canada en enchaînant les petits boulots, mais plutôt de trouver un emploi stable et peut-être de m’installer là-bas.
Avez-vous des conseils pour ceux qui souhaitent partir au Canada en PVT ?
Vivez l’expérience sans attentes irréalistes. Le PVT peut être un tremplin vers une installation au Canada, mais ne mettez pas trop de pression sur ce visa temporaire. À vouloir réussir à tout prix, on oublie parfois de profiter du moment présent. J’ai rencontré de nombreux PVTistes déçus.
Le Canada est un beau pays, mais il est différent de ce que nous connaissons en termes de langue, de culture et de règles. Il faut du temps pour s’adapter à cet environnement.
On m’a conseillé de faire du bénévolat en arrivant, mais j’ai peut-être exagéré et cela n’a pas porté ses fruits. Les associations apprécient les bénévoles, mais cela ne garantit pas une opportunité d’emploi fixe. J’ai même découvert qu’une annonce promettant un emploi après deux mois de bénévolat n’était qu’une tactique pour attirer des candidatures, sans réelle intention d’embaucher.
Il est préférable de contacter les entreprises avant de partir, en rédigeant un « resume » à la canadienne, sans mention d’âge et en mettant l’accent sur les qualifications et les expériences plutôt que sur les diplômes.
Enfin, je recommande de ne pas vendre vos affaires en partant, de conserver votre logement, de rester en contact avec vos amis et de négocier une année sabbatique avec votre employeur si possible. Et si la ville choisie ne convient pas, n’hésitez pas à en changer !
Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
La randonnée de Black Comb près de Whistler, avec ses vues imprenables sur les montagnes et les lacs, restera gravée dans ma mémoire ! Et le jour où j’ai vu ma propre image dans la bande-annonce d’une série américaine réalisée par un réalisateur de Game of Thrones était incroyable !
Enfin, je me souviens avec émotion de la gentillesse d’un Canadien. Par un dimanche après-midi pluvieux, mon mari et moi allions faire des courses en nous promettant un jour d’assister à un opéra. Nous avons croisé un petit homme devant la billetterie, qui a généreusement offert deux billets gratuits. Nous avons abandonné nos courses pour assister à l’opéra !
Les villes comprenant une astérisque * sont éligibles pour la Job Assistance
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